décembre 14, 2021

Quand le design a trouvé sa lumière

Par Sandra Biaggi

Depuis septembre, l’effervescence créative a offert suffisamment de rendez-vous remarquables pour presque faire oublier les précédents mois d’enfermement. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et célébrons avec panache – mais respect des protocoles sanitaires – le design espagnol, l’artisanat d’exception et d’ailleurs, nos patrimoines, le plaisir d’offrir, la bamboche et la nouvelle présidente du Conseil National du Design (CNDes) constitué dès la reprise des festivités de la profession !… 

Créé le 6 septembre 2021, le Conseil National du Design (CNDes) est « une instance de concertation issue des propositions des Assises du design, présentées aux ministères de la Culture et de l’Économie et des Finances en décembre 2019 ».
Souvenez-vous de Bruno Le Maire, déclarant« Il faut un Conseil national du design… Ça va bouger… Nous sommes en train de définir le programme d’investissements d’avenir, c’est un plan de plusieurs dizaines de milliards d’euros. C’est le moment de toquer à la porte. »
Et à force de gigoter et de pousser bien fort, un écosystème a vu le jour, composé de différents acteurs du design en France (designers, clients et publics (entreprises, services publics), écoles, organismes de promotion design, représentants d’autres disciplines et État). Écosystème offrant un espace de dialogue et de concertation afin de mutualiser leurs pratiques, de mettre en commun leurs réflexions sur les dimensions sociétales, environnementales et économiques du design et sa contribution à la transformation de notre société et de nos modes de vie.
Nommée le ministère de la Culture et le ministère délégué chargé de l’Industrie, Sandra Rey, fondatrice et CEO de la startup de biotechnologies environnementales Glowee, spécialisée dans la création de lumière biologique utilisant le phénomène naturel de bioluminescence, prend donc la présidence de ce nouveau navire qu’on ne souhaite voir devenir galère !
Pour Sandra Rey, « la lumière est venue des abysses ». Après plusieurs années de recherche, sa start-up a protégé sa technologie trois brevetsdes micro-organismes biosourcés (souche de bactéries marines luminescentes) qui se reproduisent à l’infini. Une fois ces bactéries sélectionnées et améliorées, elles sont placées dans un « réacteur » qui fonctionne comme un aquariumles micro-organismes sont plongés dans un genre d’eau de mer indispensable à leur nutrition et sont alimentés un flux d’air qui leur permet, réaction chimique, d’émettre une lumière douce, froide et bleutée. Pour mettre en route ou éteindre le système, quelques secondes suffisentil suffit de couper ou de remettre en marche l’alimentation en air. Le défi pour Glowee est doubleempêcher que ce réacteur soit contaminé des micro-organismes extérieurs et rendre les bactéries luminescentes toute température. Pour l’instant, celles-ci ne produisent de la lumière qu’entre 10 et 40 degrés. Mais si ces conditions sont remplies, Sandra Rey affirme que « la durée de vie du système est potentiellement infinie ».
Si le système Glowee « n’est pas voué à remplacer toutes les lumières du monde, l’important est d’avoir la bonne source d’énergie au bon endroit ». Il vise dans un premier temps le marché du mobilier urbain, la signalisation, l’éclairage des cs ou des kings souterrains. En effet, son impact environnemental est bien plus faible que son principal concurrentla LED. « Si nous utilisons à peu près autant d’électricité pour fonctionner a n de nourrir et aérer nos bactéries, précise Sandra Rey, nous consommons 95 % d’eau en moins et dégageons 99 % de CO2 en moins que les LED en intégrant leur fabrication et leur n de vie. Notre matière est 100 % biodégradable. » En outre, la douceur ainsi que l’éclat de la lumière Glowee limitent la pollution lumineuse et son impact sur les écosystèmes, comme la migration des oiseaux ou la reproduction des insectes.
De quoi illuminer votre journée !